Sunday, December 14, 2008

Re: Monde Avenir Actualité - «La Grèce a perdu sa cohésion sociale» / 4mondeavenir.blogspot.com/

«La Grèce a perdu sa cohésion sociale»

Propos recueillis à Athènes par Thierry Oberlé

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Selon Takis Théodoropoulos, ce sont «les enfants de la bourgeoisie» qui se déchaînent contre la police. Jeudi encore, des jeunes ont défié les forces de l'ordre à Athènes.
Selon Takis Théodoropoulos, ce sont «les enfants de la bourgeoisie» qui se déchaînent contre la police. Jeudi encore, des jeunes ont défié les forces de l'ordre à Athènes. Crédits photo : AFP

INTERVIEW - Chroniqueur au quotidien «Ta Nea» et auteur de L'Invention de la Vénus de Milo (*), l'écrivain Takis Théodoropoulos évoque cette perte de confiance en soi qui touche l'ensemble de la société grecque et qu'expriment de manière spectaculaire les émeutes que connaît son pays depuis cinq jours.

LE FIGARO. - Qui sont les jeunes en colère ?
Takis THÉODOROPOULOS. - Alexis, l'adolescent de 15 ans tué par un policier était un fils de bonne famille. Ce ne sont pas, comme dans les banlieues françaises en 2005, les jeunes défavorisés qui se déchaînent contre la police, mais les enfants de la bourgeoisie. Ce n'est pas non plus, comme on peut le lire parfois dans les médias parisiens, la «génération 600 euros», celle des emplois précaires et mal payés qui tient le haut du pavé. Ce sont d'abord des filles et des garçons de 15 ans. Ils suivent ceux que la presse appelle par euphémisme les anarcho-autonomes, qui sont en fait des professionnels de la violence nourris à l'abri d'une administration incompétente, sorte de talibans qui n'ont pas hésité lundi soir à mettre le feu au Musée archéologique d'Athènes.

Quant aux jeunes, eux, ils n'hésitent pas à reprendre le discours politique stéréotypé de leurs aînés. Ils dénoncent l'État policier alors que la police est un secteur public qui fonctionne mal, comme d'ailleurs tous les secteurs publics grecs. Dans ce pays, l'anarchiste, c'est aussi le directeur des impôts ou le policier qui fait ce qu'il veut. Cette jeunesse est le reflet d'une société en faillite. Elle en est la partie la plus sensible et exprime de façon plus bruyante une implosion du système politique, économique et social.

Pourquoi la jeunesse a-t-elle peur de l'avenir ?
Le cycle engagé avec le passage de la dictature à la démocratie puis poursuivi par l'adhésion à l'Union européenne à l'issue d'un énorme effort de mise à niveau s'est achevé avec les Jeux olympiques d'Athènes de 2004. Durant cette période, les générations montantes pouvaient s'appuyer sur la solidarité familiale particulière aux pays méditerranéens. Il était possible de compter sur ses parents jusqu'à 30 ans, voire 40 ans. Je me souviens d'un gars qui, après avoir brûlé sa voiture pour fêter la victoire de la Grèce au championnat d'Europe de football en 2004, avait déclaré : «Ce n'est pas grave, maman va m'en payer une nouvelle.» Ce protectionnisme familial est en déclin pour des raisons économiques. Longtemps alimentée par le clientélisme de la classe politique, la demande constante des jeunes Grecs à devenir fonctionnaire à la fin de leurs études devient un mirage. Les jeunes en ont conscience. Le déficit de l'éducation joue également un rôle déterminant. Les diplômés quittent le système éducatif sans armes pour se défendre car le savoir a perdu de sa valeur.

Quelle est la responsabilité de la classe politique ?
La responsabilité de la classe politique est écrasante. Nous avons l'impression que le gouvernement actuel avoue qu'il est incapable de gérer la crise parce que sa spécialité, ce sont les affaires. Le pouvoir est partagé depuis le retour à la démocratie par quelques grandes familles politiques et leurs amis. Il fonctionne par passe-droits. Un ministre mis en cause dans des scandales a récemment déclaré avoir succombé à l'affairisme pour sauver la dignité de ses enfants. Le jeune qui s'ennuie répond à ce cynisme officiel en brûlant Athènes.

Où va la société grecque ?
Le système traditionnel s'effondre et l'Europe n'est plus un modèle. Ce double mouvement accélère le krach social. Les derniers événements sont l'expression d'une perte de confiance qui n'est pas sans rappeler les grandes peurs qu'avait connues Athènes au Ve siècle après Périclès. Sa grande peur alors n'était pas l'invasion des barbares. Sa grande peur était la dissolution du tissu social, la mise en cause de la cohésion de la cité.

(*) Éditions Sabine Wespieser


Lefigaro

Monde Avenir Actualité - Les Best 2008 du Figaro Que restera-t-il de l'année 2008 ? A vous de choisir ! De l'élection de Barack Obama à la crise financière mondiale, en passant par la libération d'Ingrid Betancourt ou le succès des ch'tis au cinéma,

  • Les Best 2008 du Figaro

    Que restera-t-il de l'année 2008 ? A vous de choisir ! De l'élection de Barack Obama à la crise financière mondiale, en passant par la libération d'Ingrid Betancourt ou le succès des ch'tis au cinéma, dressez votre propre palmarès ! Les résultats seront publiés dans Le Figaro du 22 décembre au 3 janvier.

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Monde Avenir Actualité - 10 innovations pour sortir de la crise - 1 LES GRATTE- CIEL DU FUTUR - LA REVOLUTION DES REMEDES ANTI-AGE, LES ECRANS SOUPLES - par Christophe Doré / 4mondeavenir.blogspot.com/

10 innovations pour sortir
de la crise



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Emloc : une capsule robotique pour surveiller le système digestif.
Emloc : une capsule robotique pour surveiller le système digestif. Crédits photo : Look at Sciences

Et s'il suffisait de changer de fenêtres ou de placer des miroirs dans les déserts pour sortir de l'ornière ? Hommes politiques, investisseurs et entrepreneurs misent sur l'innovation, seul remède anticrise selon eux. Voici dix idées auxquelles ils croient pour relancer l'économie.

Sanlúcar la Mayor, au sud de l'Espagne, à 25 kilomètres à l'est de Séville. Le soleil brille et, à chaque fois, c'est le même miracle. Un halo de lumière enveloppe la tour de la plus importante centrale solaire à concentration d'Europe. Les miroirs brûlants sont autant de loupes qui capturent la chaleur et la projettent sur le pylône géant qui la transforme en électricité, avec l'efficacité d'une centrale classique.

Aujourd'hui, Sanlúcar la Mayor produit du courant pour 6 000 foyers. En 2013, elle alimentera 180 000 maisons, l'équivalent de la ville de Séville, en énergie.

Dans un rapport réalisé pour Barack Obama, qui vient d'annoncer son grand plan de relance pour sortir de la crise, des experts de Duke University ont placé l'énergie solaire à concentration (CSP, voir page 54) parmi les cinq technologies sur lesquelles il faudrait investir massivement.

Ils ne sont pas les seuls à prôner des investissements lourds dans les secteurs innovants, l'énergie durable, les nanotechnologies... Encore faut-il ne pas se tromper

1 LES GRATTE- CIEL DU FUTUR


Crédits photo : AFP

Alors que certains nous voient au fond du trou, les ouvriers du gigan tesque chantier de Burj Dubaï jouent les équilibristes à 800 mètres au- dessus du sol. Les travaux de la plus haute tour du monde, un monstre de 166 étages, prennent forme. Investissement : 700 millions d'euros. Et pas question d'arrêter la construction, débutée en 2004.

Plus de 900 tours et des dizaines de grands chantiers - tel l'élargissement du canal de Panamá - sont en cours de réalisation sur la planète. Pour en venir à bout, architectes, ingénieurs et maîtres d'œuvre ont recours à des techniques et des matériaux d'avant-garde, des bétons high-tech pour la solidité et la souplesse des structures, des surfaces intelligentes récupérant ou filtrant l'énergie solaire ainsi que les eaux de pluies, afin d'économiser les ressources. Les immeubles du futur n'ont plus rien à voir avec les tours de béton du XXe siècle.

Certains travaux seront bien sûr retardés à cause de la crise financière. Mais le besoin de logements et la gourmandise du BTP en main-d'œuvre incitent la plupart des pays à miser sur ces buildings anticrise.

2 LA REVOLUTION DES REMEDES ANTI-AGE

La crise n'inversant pas les tendances démographiques, les baby-boomers deviennent des papy-boomers refusant de mal vieillir. Leur souhait trouve un écho favo rable chez les spécialistes de l'« anti-aging » qui considèrent que vieillir est désormais une maladie dont on peut guérir.

Les soins de beauté et de santé destinés aux seniors sont en pleine croissance. La liste est longue : pilules bio à base de plantes, compléments alimentaires, alicaments, hormones de croissance, microchirurgie plastique, crèmes antirides miracles... Le marché anti-âge, qui touche les femmes comme les hommes, n'a pas besoin d'être boosté. Il explose, pour le plus grand bonheur du secteur pharmaceu tique, des spécialistes de la dermocosmétique, mais aussi de l'industrie agroalimentaire.

Certains produits frôlent l'arnaque, quand d'autres révèlent de réels bienfaits. Parfois à leur insu : une préparation conçue à l'origine pour diminuer les vergetures fait aujourd'hui la fortune d'un laboratoire américain. Des patientes, qui se seraient trompées en l'appliquant sur leur visage, auraient découvert son formidable effet antirides ! L'important n'est-il pas d'abord d'y croire ?

3 LES ECRANS SOUPLES


Les accros aux nouvelles technos en parlent depuis longtemps, mais les premiers arrivent seulement à la portée des consommateurs, grâce à l'industrialisation de la production de nanotubes de carbone extrêmement solides, légers et à forte capacité luminescente. Les écrans souples s'im posent sur les objets mobiles et même certains vêtements et préfigurent le papier électronique que Philips utilise pour son livre électronique Readius par exemple. En janvier prochain, Samsung va aussi présenter au Salon high-tech de Las Vegas un grand écran souple de 40 pouces. Cette technologie laisse imaginer de nouveaux usages comme l'achat au mètre pour réaliser des éclairages. Un gadget ? Pas si sûr. Le marché mondial de l'écran était estimé à 67 milliards d'euros en 2006 par le ministère de la Recherche et du Développement.

4 LED : LA LUMIERE DE DEMAIN


Crédits photo : Look at Sciences

Pour les experts de Duke University, les diodes électroluminescentes (LED) sont l'une des inventions les plus porteuses d'avenir. Chaque mois ou presque, des ingénieurs leur trouvent une nouvelle utilité, dans les téléviseurs et les télécommandes, les automobiles ou les télé phones portables, pour l'éclairage public ou celui de la maison.

Les LED ont notamment permis de créer une nouvelle génération d'ampoules idéales contre la crise. Plus chères à l'achat, elles consomment moins, durent cent fois plus longtemps qu'une ampoule incandescente classique. « La production d'ampoules à diodes électroluminescentes a augmenté entre 40 et 60 % par an ces dernières années », précisent les experts de Duke University. Selon eux, ce taux de croissance va se maintenir jusqu'en 2012.

5 LES FENETRES HIGH-TECH

On les appelle fenêtres à haut rendement énergétique et leur invention remonte à plus de dix ans. Mais il a fallu attendre la hausse du prix du pétrole pour qu'on s'intéresse sérieusement à leurs performances.

Il s'agit de fenêtres à double ou triple vitrage recouvert d'une couche métallique d'à peine quelques atomes qui bloque la chaleur. Cela réduit les pertes thermiques en hiver et em pêche la chaleur d'entrer en été. L'injection entre les vitrages de gaz inertes, tels l'argon ou le krypton, accentue cette isolation intelligente.

Le marché est énorme. Au minimum 2 milliards de dollars pour les Etats-Unis selon Duke University. En France, ce type de fenêtres permet d'obtenir un crédit d'impôt. Reste à régler le problème de la formation des artisans capables de fournir et de poser les bons matériaux au bon endroit.

6 LA NOUVELLE GENERATION DE JEUX VIDEO

Les publicitaires ne s'y trompent pas : c'est une grand-mère qui vient acheter leur nouveau jeu vidéo, cadeau de Noël de son petit-fils. La nouvelle cible, en effet, ce sont les adultes. Avec le succès des jeux actifs de la Wii et celui des jeux de mémoire, plus d'un Européen sur trois joue aujourd'hui, entre six et quatorze heures par semaine. Rien qu'en France cette année, 6 millions de consoles ont été vendues, et les jeux vidéo ont rapporté 3,4 milliards d'euros. Malgré la crise, la croissance ne devrait pas faiblir : + 15 %.

7 CSP : L'ENERGIE SOLAIRE A CONCENTRATION


Crédits photo : Fedephoto

Selon le physicien allemand Gerhard Knies, il suffirait d'exploiter 1 % de la surface des déserts de la planète pour « produire l'électricité nécessaire à toute l'humanité ». Cette technique d'exploitation du rayonnement solaire par concentration présente de multiples avantages, dont celui de pouvoir stocker l'énergie produite dans des sels fondus. Contrairement aux panneaux solaires photovoltaïques, elle n'a pas besoin de silicium pour fonctionner. Mais elle nécessite un ensoleillement direct. Dès demain, 80 villes de plus de 1 million d'habitants pourraient en profiter. L'Espagne, grâce aux aides de l'UE, mais aussi la Californie et les pays du Maghreb sont en pointe sur cette technologie, qui génère aujourd'hui moins de 1 % de l'électricité mondiale.

8 LA VOITURE EN LIBRE-SERVICE


Elle s'appelle F-City et on ne peut pas dire qu'elle se fasse remarquer par son élégance racée. Pourtant, cette petite voiture électrique va s'imposer en future star des grandes agglomérations. A l'instar de projets similaires qui sortent des cartons. Beaucoup de futurologues sont persuadés qu'un nouvel âge de l'histoire de l'automobile a sonné. Dans les villes saturées, son usage évolue et, sur le modèle des vélos en libre-service, la voiture disponible sur demande devrait trouver son public.

Au-delà de la conception d'un véhicule électrique ou hybride adapté au milieu urbain, l'auto en libre-service nécessite un système de gestion complexe pour permettre de poser et de récupérer la voiture n'importe où, de s'occuper de sa maintenance, de renouveler les abonnements... Technologie, simplicité d'utilisation, énergie propre... l'idée séduit. Paris envisage un système « autolib' » en 2010. La société française Fam, à l'initiative de la F-City, estime qu'elle est prête pour 2009.

9 LES CAMIONS HYBRIDES

Ils ne sont pas encore sur les routes, et surtout ils ressemblent a priori à n'importe quel camion. Mais Volvo, Renault Trucks ou encore Nissan testent en conditions réelles des modèles qui permettront d'écono miser jusqu'à 30 % d'énergie sur chaque véhicule dès l'an prochain.

En France, Renault Trucks a mis en service son premier camion hybride de ramassage des ordures sur l'agglomération lyonnaise. Il fonctionne en n'utilisant que son moteur élec trique jusqu'à 20 km/h. La commercialisation est prévue fin 2009. Le marché ? Tout le transport routier. La bête noire des écologistes voit son salut dans ces nouveaux monstres de technologie (presque) propres.

10 LES PILULES INTELLIGENTES

Effrayant et fascinant à la fois. Pour le futurologue Joël de Rosnay, les nanotechnologies apportent une révolution d'envergure dans le domaine médical : des pilules intelligentes qui soignent le malade au plus près du mal. Cela va du micro-laboratoire sous-cutané capable d'analyser 500 000 molécules par jour jusqu'à des capsules de polymère qui diffusent des doses sous impulsion (par exemple de l'insuline pour les diabétiques). D'autres pilules vont directement sur la partie du corps qui a besoin d'être soignée ou servent à détecter des troubles grâce a des micro-caméras embarquées.

Mise au point par la société israélienne Given Imaging, la Pillcam, une capsule vidéo-endoscopique conçue pour explorer le tube digestif et diffusant des images en couleurs, est déjà commercialisée. Elle détecte des maladies jusque-là difficiles à visualiser, comme celles qui affectent l'intestin grêle.

http://www.lefigaro.fr

Monde Avenir Actualité - Jaruzelski veut croire que l'histoire lui rendra justice Arielle Thédrel / 4mondeavenir.blogspot.com/

Jaruzelski veut croire que l'histoire lui rendra justice

Arielle Thédrel
12/12/2008 | Mise à jour : 21:01
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Accusé d'avoir «dirigé une association criminelle à caractère armé», le général Wojciech Jaruzelski (à gauche), ici au tribunal avec l'ancien chef du PC Stanislaw Kania, risque dix ans de prison.
Accusé d'avoir «dirigé une association criminelle à caractère armé», le général Wojciech Jaruzelski (à gauche), ici au tribunal avec l'ancien chef du PC Stanislaw Kania, risque dix ans de prison. Crédits photo : AFP

Chaque année, le 13 décembre, le rituel se répète. Quelques dizaines de Polonais se réunissent silencieusement devant une maison du quartier de Mokotov, à Varsovie. Ils allument des bougies pour commémorer ce jour funeste. À l'intérieur de la bâtisse, un homme, fatigué, les observe. Il y a vingt-sept ans, il était ce général aux lunettes noires qui tenta, en vain, de briser leur rêve de liberté.

Samedi dernier, à Gdansk, Lech Walesa, les larmes aux yeux, fêtait triomphalement le 25e anniversaire de son prix Nobel de la Paix, aux côtés notamment de Nicolas Sarkozy et du dalaï-lama. Son ennemi de jadis est, lui, un homme seul qui n'en finit plus d'alimenter la chronique judiciaire. Appelé à comparaître devant un tribunal pour son rôle dans la répression des révoltes ouvrières de décembre 1970, le général est au centre d'un second procès, ouvert le 12 septembre dernier à Varsovie. Il est accusé cette fois d'avoir «dirigé une association criminelle à caractère armé», formule hyperbolique désignant le Wron, Comité militaire de salut national, créé lors de l'instauration de la loi martiale à l'aube du 13 décembre 1981.

Dans sa déposition de deux cents pages, Wojciech Jaruzelski, 85 ans, n'en démord pas. Il a agi, dit-il, «en patriote». L'état de guerre, l'interdiction de Solidarnosc, l'arrestation de milliers d'opposants, la suppression des droits fondamentaux ? «Une décision dramatique» qui permit cependant, selon lui, «d'éviter une catastrophe inéluctable», une invasion des forces du pacte de Varsovie et la tragique répétition des événements qui mirent fin au soulèvement hongrois de 1956 et au Printemps de Prague, en 1968. La Pologne, assure-t-il, «était au seuil d'une catastrophe économique». Bien sûr, il «regrette, demande pardon», mais ne se sent pas coupable. «Ce fut, déclare-t-il, un moindre mal.» En officier courageux et discipliné, il s'était résigné à assumer le sale boulot pour «préserver l'intégrité territoriale de la Pologne» et garantir «à long terme la victoire de Solidarité».

Jaruzelski, donc, un héros dissimulé sous des habits de dictateur ? À en croire les sondages, près des deux tiers des Polonais en sont convaincus. La vérité est plus complexe. Selon les historiens, rien ne permet d'affirmer que Leonid Brejnev préparait une intervention armée en Pologne. Certes, Jaruzelski et ses pairs communistes subissaient la pression du Kremlin, inquiet du mouvement contestataire qui se développait en Pologne. Mais la ligne de défense du général ne tient pas pour autant. On sait aujourd'hui que, dès la signature des accords de Gdansk qui légalisèrent Solidarité en août 1980, le Conseil de défense nationale, présidé par Jaruzelski, préparait dans le plus grand secret les conditions d'instauration de la loi martiale. En février 1981, affirme l'historien Jean-Yves Potel, «le dispositif policier et militaire (listes des personnes à arrêter, des camps d'internement) était prêt». Et, à la mi-septembre, tout l'arsenal juridique avait été ratifié. Pire, un document de l'époque révèle que non seulement Jaruzelski n'a pas essayé de dissuader les troupes soviétiques d'intervenir, mais qu'il comptait sur elles au cas où la loi martiale échouerait. La responsabilité de Jaruzelski est accablante.

Pourtant, comme lui-même s'échine à le répéter, «tout n'est pas blanc ou noir». Ses partisans, tel l'ancien président Aleksander Kwasniewski, ex-jeune loup du PC, artisan d'une transition en douceur, se disent convaincus que «l'histoire lui rendra justice». Walesa lui-même a plaidé en faveur de son ancien adversaire : «Il a fini par parvenir à un accord avec Solidarité alors qu'il n'avait pas l'obligation de le faire». Au printemps 1989, alors qu'un vent de Glasnost et de Perestroïka souffle sur un Empire soviétique moribond, Jaruzelski ouvre, en effet, les négociations dites de la Table ronde avec l'opposition. Elles débouchent sur un compromis historique, prélude au démantèlement du communisme en Europe de l'Est, puis à la chute de l'Union soviétique. Une révolution pacifique sur laquelle le général revendique des droits d'auteur : «J'étais conscient de la nécessité de changer le système.»

Comment, dès lors, traiter en criminels ceux qui rendent le pouvoir de leur plein gré ? En 1990, Tadeusz Mazowiecki, ancien conseiller de Lech Walesa devenu premier ministre, décida de «tirer un gros trait surle passé». Cette «réconciliation dans l'oubli» fait aujourd'hui débat. Wojciech Jaruzelski n'était pas un bourreau. Le 13 décembre 1981 n'en fut pas moins «un putsch qui fit perdre dix ans à la Pologne», estime Bogdan Borusewicz, ancien dirigeant de Solidarnosc aujourd'hui sénateur. Le procès du général aux lunettes noires pourrait durer longtemps. Aux probables reports de procédure risquent de s'ajouter les problèmes de santé de l'accusé, gravement malade, dit-on, et des sept autres responsables du Poup, l'ancien Parti communiste polonais, qui comparaissent avec lui. Parmi eux, l'ex-ministre de l'Intérieur, Czeslaw Kiszczak, et l'ex-premier secrétaire du parti, Stanislaw Kania. Tous sont octogénaires. «Je ne sais pas si l'un d'entre nous en verra la fin», a confié le général, qui risque, en théorie, dix ans de prison, mais qu'au fond les Polonais ont, depuis longtemps, absous.

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Monde Avenir Actualité - Timides signes d'ouverture au Turkménistan / 4mondeavenir.blogspot.com/

Timides signes d'ouverture
au Turkménistan 

De notre envoyé spécial à Achgabat, Igor Mutbaev

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Pour rendre son pays plus présentable, Gourbangouly Berdymoukhamedov devrait notamment faire déplacer la statue en or de son prédécesseur qui tournait avec le soleil au centre de la capitale.
Pour rendre son pays plus présentable, Gourbangouly Berdymoukhamedov devrait notamment faire déplacer la statue en or de son prédécesseur qui tournait avec le soleil au centre de la capitale. Crédits photo : AP

Des élections législatives se tiennent dimanche alors que le président, Gourbangouly Berdymoukhamedov, essaie de gommer les aspects les plus extravagants de la dictature de son prédécesseur.

«Les élections ? Lesquelles ? Je ne sais même pas qui est candidat», affirme cet ambulancier qui fait le taxi pour compléter son maigre salaire mensuel, 3,5 millions de manat, soit 180 euros. Sa Jigouli file entre les palais et les imposants édifices publics qui poussent comme des champignons à Achgabat, la capitale turkmène, grâce à l'argent du gaz dont ce pays de désert posséderait les cinquièmes réserves du monde. Aucune affiche de campagne ne souille le marbre de Carrare.

«Ces élections ne seront absolument pas démocratiques, mais c'est déjà beaucoup», assure un fonctionnaire d'une organisation internationale à laquelle le Turkménistan a demandé assistance, pour la première fois, afin d'organiser le scrutin de dimanche. Pour désigner les membres d'un Parlement dont les pouvoirs seraient renforcés, plus de 2,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes. C'était impensable il y a deux ans seulement, lorsque cette ancienne république soviétique d'Asie centrale peuplée de 5 millions d'habitants vivait sous la férule de Saparmourad Niazov, un dictateur loufoque et cruel.

À la mort de Turkmenbachi (le «père de tous les Turkmènes»), le 21 décembre 2006, son ministre de la Santé, Gourbangouly Berdymoukhamedov, appelé à lui succéder, annonçait une présidentielle avec plusieurs candidats. Confronté à cinq inconnus, il l'emportera en réunissant 89 % des suffrages. Le 26 septembre dernier, le Turkménistan adoptait une nouvelle Constitution restaurant le multipartisme. Une décision prise à l'unanimité par les 2 507 membres du Conseil du Peuple, qui s'est dissous par la même occasion. Mais «lorsque vous regardez en détail cette nouvelle Constitution, il y a de quoi être inquiet. Les pouvoirs du président sont renforcés», note Maria Lisitsyna, de Human Right Watch.

Les 288 candidats en lice pour l'élection des 125 députés du Parlement dimanche «ne peuvent même pas s'adresser à la population sans autorisation du pouvoir. Ils sont tous présentés soit par le Parti démocrate, le seul enregistré, soit par "Galkynysh"», une structure qui chapeaute les soi-disant ONG, toutes contrôlées par le pouvoir», explique un diplomate occidental.

Pour rendre sa République plus présentable, Gourbangouly Berdymoukhamedov, qui aimerait vendre son gaz en Europe pour moins dépendre de Moscou, gomme les aspects les plus ubuesques du régime dont il a hérité. Les mois ne portent plus les prénoms de la mère du président ou des poètes et héros nationaux. Le Roukhnama, avec sa couverture rose, ce livre «prophétique» signé Turkmenbachi mêlant platitudes morales et réécriture nationaliste de l'histoire ne sert plus de base à l'enseignement des enfants. Et la statue en or du défunt chef de l'État qui tournait avec le soleil devrait quitter le centre de la capitale pour la périphérie.

De timides réformes

Des réformes ont été entreprises. Notamment le retour à une scolarité de dix années. «Turkmenbachi a laissé notre système éducatif en ruine, Berdymoukhamedov l'a compris et tente de corriger le tir», se réjouit un Russe d'Achgabat. Mais le lifting reste léger. Revenu enthousiaste d'un voyage officiel en Corée du Sud, début août, le président a exigé que les grues qui barrent le ciel de sa capitale soient éclairées la nuit, comme à Séoul. Rien n'est trop beau pour la «Nouvelle Renaissance» du pays. L'argent du gaz turkmène part dans de grandioses projets de construction … tandis que, hors de la capitale, les Turkmènes ne disposent pas de l'eau et de l'électricité en continu.

Flatter la fierté nationale sans lâcher la bride … Les portraits de Turkmenbachi ont été décrochés et remplacés par ceux de Berdymoukhamedov, généralement sertis de cadres dorés, même à l'extérieur. Dans un pays où tous les contre-pouvoirs ont été écrasés, le culte de la personnalité demeure un outil des plus efficaces.


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Monde Avenir Actualité - La nouvelle Miss Monde 2008 est russe - Ksenya Sukhinova, une blonde aux yeux bleus originaire de Sibérie âgée de 21 ans, 4mondeavenir.blogspot.com/

Ksenya Sukhinova était en compétition avec 108 autres candidates.
Ksenya Sukhinova était en compétition avec 108 autres candidates. Crédits photo : AP

Ksenya Sukhinova, 21 ans, sacrée à Johannesbourg, succède à la Chinoise Zhang Zi Lin.

La Russe Ksenya Sukhinova, une blonde aux yeux bleus originaire de Sibérie âgée de 21 ans, a été sacrée Miss Monde 2008 samedi soir à Johannesburg, où elle était en compétition avec 108 autres candidates. La première dauphine est l'Indienne Parvathay Omanakuttan et la seconde Gabriel Walcott, de Trinité-et-Tobago. L'élection a été diffusée dans 187 pays. Ksenya Sukhinova, 1,78m, succède à la Chinoise Zhang Zi Lin élue l'année dernière à Sanya, en Chine.

Peu avant d'être élue, la jeune femme vêtue d'une élégante robe pourpre avait expliqué au jury ses motivations: «Je crois que je peux aider les gens et je veux aider les gens. Si je pars aujourd'hui avec la couronne, c'est ce que je ferai». Avouant que la tension avait été très forte pour elle et ses concurrentes tout au long d'un marathon de galas et de répétitions en tout genre, elle a affirmé, peu après son sacre, que la nervosité l'avait rendue «plus forte».

Originaire de Nizhnevartovsk, dans le nord de la Sibérie, la jeune fille est étudiante en sciences à l'Université du gaz et du pétrole de Tyumen (Russie). Elle est la deuxième Russe à emporter le trophée après Julia Kourochkina en 1992.

30 millions de dollars levés cette année

Parmi les 109 candidates, ont été désignées 15 demi-finalistes, puis cinq finalistes représentant l'Inde, la Russie, Trinité-et-Tobago, l'Angola et l'Afrique du Sud. La Sud-Africaine Tansey Coetzee a bénéficié du fort soutien d'un public tout acquis à sa cause, sans pour autant convaincre le jury. L'Indienne Parvathay Omanakuttan avait notamment tenté de courtiser la foule en la saluant en afrikaans et en évoquant des figures du XXe siècle, le Mahatma Gandhi et le premier président noir de l'Afrique du Sud Nelson Mandela, également cité par la Trinidadienne Gabriel Walcott.

La lauréate doit désormais se présenter pendant un an comme une beauté au service de causes humanitaires, l'objectif principal officiel de l'événement. «Au fil des ans, la couronne portée par la lauréate est un symbole de la levée de fonds. Miss Monde (2008), la Chinoise, a levé 30 millions de dollars cette année», a précisé Julia Morley, chef du Comité Miss Monde, selon laquelle l'événement «apporte beaucoup de bonnes choses aux enfants dans le besoin et aux personnes âgées».

La cérémonie devait au départ se tenir le 4 octobre à Kiev, mais avait été reprogrammée en Afrique du Sud en raison du conflit en août entre la Russie et la Géorgie.


http://www.lefigaro.fr/international/2008/12/13/01003-20081213ARTFIG00678-la-nouvelle-miss-monde-est-russe-.php

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